Déjà les enfants des rues s'accrochent à notre tuk-tuk pour demander quelques riels, de quoi manger. Sans transition, passer de Genève à Phnom Penh, ça décoiffe.
Une nuit de repos chez notre amie Myriam, enseignante pétillante bénévole à l'association "Pour un sourire d'enfant" et déjà nous filons vers Kep, encore verdoyante - nous sommes en queue de mousson - sous une température idéale de 32°.
Nous retrouvons "Le Jardin des langues Ayravady" animé par une joyeuse équipe de bénévoles, sous la houlette de Jessica, jeune femme genevoise, directrice, qui se dépense sans compter pour gérer cette petite école: recruter les enseignants, accueillir les enfants au Jardin des loisirs de 14-17h, organiser les cours d'anglais et de français de 17-19h, s'occuper des problèmes logistiques, y compris évacuer les crottes de Marianne la vache, qui, après avoir salué Polo, s'intéressera à toutes les activités de l'après-midi.
Nous prenons nos quartiers au Dara-Kep-Bungalow, pour les trois mois à venir. La végétation y est luxuriante, les hôtes charmants, le soir tout le monde est couché à 21h, parfait pour se reposer de nos journées. Récupérer un téléphone cambodgien, passer au marché, louer une moto, retrouver nos contacts pour les chantiers, s'organiser. Passer du mode "Swiss" coincé mais efficace au mode "khmer", tout sourire, mais où il faut réapprendre patience et calme, en tout cas pour certains.
Jeudi 19 janvier, premier rendez-vous avec l'équipe d'électriciens. On se réunit dans le bureau du directeur, toujours aussi convivial et heureux de retrouver "Bolo".
Singoen, le professeur de français traduira les négociations et termes techniques. Pas de Google traducteur, il faut se concentrer. Le devis est prêt, on se met d'accord sur le nombre de poteaux, fils, ampoules, prises et le prix de la main d'oeuvre. Tope là, le marché est conclu, le chantier démarrera ce weekend.
Quelques palabres plus tard, le premier acompte est versé samedi. Lundi suivant, on file sur le chantier et là, on est bluffés : 30 poteaux sont plantés, sur 800 mètres, entre le village et l'école. Le ciment est encore frais. Mardi, les ouvriers commencent à tirer les fils, installer prises et néons. 11 classes et le bureau du directeur seront équipés. Entretemps, grâce à l'ingéniosité d'un artisan français rencontré par hasard à Kep, Patrick, les panneaux solaires vieux d'une dizaine d'années et jamais utilisés sont redémarrés et mis en charge sur une batterie. 3 ampoules plus tard, la lumière surgit, en attendant le branchement au réseau. Patrick, c'est le genre d'homme dont le QG est l'épicerie "Mypicé", sorte de quincaillerie locale, où il arrive à discuter ampères, tuyaux, robinets, avec le patron khmer, chacun dans sa langue, mais toujours d'accord pour trouver l'article miracle qui surgit du fond du bric-à-brac.
Le chantier file à toute allure, interrompu vendredi par le "Nouvel An chinois".
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